On peut dès lors expliquer comment s’est formée la situation qui about it à la crise actuelle...
On peut dès lors expliquer comment s’est formée la situation qui about it à la crise actuelle.
L’information répartie ; ceux qui en disposent inventent et inventeront sans cesse de nouveaux instruments financiers pour y accéder et en faire le meilleur usage. Cette inégalité dans l’accès à l’information entraîne d’abord un excès de l’offre, compensé par un endettement des non-initiés, gagé sur la valeur de leurs patrimoines. Cela conduit à une croissance de la consommation qui engendre une croissance de l’économie et entretient la croissance de la valeur des patrimoines, laquelle à son tour autorise un plus grand endettement, au-delà de ce qui est finançable par la création de richesses réelles.
Les « initiés » en sont les principaux bénéficiaires, organisant les instruments financiers qui leur permettent de séduire à la fois les plus pauvres des emprunteurs et les plus riches des prêteurs. Les uns ne savent pas qu’à terme, ils auront à payer des taux d’intérêt très élevés. Les autres ne savent pas que leur épargne est placée dans des produits à hauts risques. Les «initiés », eux, ne pensent qu’à leur bonus annuel. Les plus lucides savent que cela ne saurait durer, qu’à un moment donné, encore inconnu, soit les épargnants seront victimes, soit les prêteurs le seront ; et plus vraisemblablement les deux. Les « initiés » font alors tout pour que les mécanismes de placement et d’emprunt soient le plus complexes possible et que leurs intérêts à eux soient protégés au mieux. Par ailleurs, réalisant que cela ne peut durer, ils s’octroient une part de plus en plus élevée du revenu national au détriment des revenus du travail, part augmentant d’autant plus vite que le risque est grand et que la crise est proche. Autrement dit, selon cette théorie, la rémunération des « initiés » augmente avec la proximité de la crise, et non l’inverse. C’est très exactement ce qui s’est passé.
Fuente: La crise, et après?. Jacques Attali. Librairie Arthème Fayard. France. 2009.
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